Échos
de la rencontre du 15 novembre 2013
avec
Bernard RICHARD
pour
un point sur les légumes
et
discussion
autour de la soirée débat du 14/11 sur O2radio
Une
bonne quinzaine de présents ont affronté la nuit froide et
pluvieuse pour échanger sur la saison légume en cours et à venir.
Remarques
sur les mois précédents :
Il
est à noter que les paniers sont bien pleins depuis la rentrée et
ils compensent bien ceux du printemps.
Les
radis qui piquent … comment améliorer ? Les roses c'est les
derniers et on va passer aux noirs.
Les
haricots verts c'est excellent mais peut-on (à la saison) en avoir
davantage ? Difficile car long à ramasser et il faut y être
souvent... difficile aussi d'en faire un atelier à cause de la
fréquence exigée au ramassage.
Manger
des tomates et des aubergines en novembre c'est rare et ça fait
plaisir... mais ça y est, ce sont les dernières.
Choux
Romanesco : excellents.
Choux
fleurs moindre quantité que prévu mais plus gros
Choux
chinois : excellent
Perspectives
pour les mois à venir
Compte
tenu de l'absence d'Aude il faut simplifier . Son remplaçant
provisoire ne connaît pas les lieux aussi bien. En 20114 il n'y aura
donc pas de petits pois et de fèves.
Carottes :
il y en aura peu car problème d'arrosage au début de la pousse.
Panais :
même problème
Poireaux :
il y en aura beaucoup
Courges :
il y en aura aussi beaucoup et de plusieurs variétés.
Légumes
feuilles d'hiver : il y aura des salades, épinards, blettes, et
sans doute mâche et roquette.
Pommes
de terres prévues, oignons également.
Radis
noirs, rutabagas, betterave seront alternés.
Choux
de Bruxelles prévus.
Remarque
générale : le "trop" ou le "pas assez" de
légumes récoltés (et donc se retrouvant dans nos paniers) sont des
observations qui dépendent bien sûr des goûts de chacun... Par
exemple : trop de poireaux pour les uns et pas assez pour les
autres. Donc Bernard fournit en fonction des résultats des récoltes
et c'est à chacun de "gérer" ces quantités. À ce sujet
il est toujours possible et même recommandé de faire connaître vos
recettes pour confectionner de nouveaux plats ou assortir des légumes
de manières nouvelles. .
Débat
à O2 radio (CENON)
Bernard
a participé hier 14 novembre à une émission sur O2 radio dont le
thème portait sur l'agriculture en gironde.
Comme
invités il y avait aussi Jean-Pierre LEROY (confédération paysanne
de Gironde) et Philippe NOMPEIX (Directeur du Groupement des Éleveurs
Girondins)
Le
débat a porté sur le rôle de la PAC (où vont les subventions de
l'Europe?) et sur les circuits courts (solutions pour mieux vendre
les produits agricoles?)
On
peut réécouter ce débat (une heure) enregistré sur le site de O2
radio :
Bernard
rappelle les inégalités entre petits agriculteurs et gros
céréaliers . Ces derniers accaparant l'essentiel des
subventions avec une PAC qui s'incline devant les lobbies céréaliers,
le choix ayant été fait de placer l'agriculture dans une économie
de marché ce qui a provoqué un agrandissement des exploitations,
une augmentation constante du volume des productions avec comme
conséquence, pour le producteur, une nécessité d'avoir recours à
des capitaux de plus en plus importants, une surproduction et un
effondrement des prix à la production. La situation s'est aggravée
autour des années 80 et face à cette déterioration, les
prestataires de services et les fournisseurs ont durci leurs
exigences, accentuant encore cette fragilité. En 1990, 12% des
agriculteurs étaient en difficulté, auxquels il faut rajouter 40 à
50% de familles gagnant moins que le SMIC. C'est, aujourd'hui, la
profession agricole qui détient le triste record du taux de
suicides. Bernard nous dit que beaucoup de viticulteurs
disparaissent et les terrains ne sont pas réutilisés pour du
maraîchage car pas forcément adaptés. Des solutions pourraient
exister si des surfaces adaptées pouvaient se libérer. Les filières
pourraient être sécurisée en associant production et distribution,
garantissant, par là-même, l'emploi du secteur. Une des principales
difficultés réside dans le déséquilibre des forces de
médiatisation pour donner des explications et faire évoluer les
habitudes. Il faut arrêter de consommer tout et n'importe quoi, à
n'importe quel moment et venant des quatre coins de la terre. Une
évolution favorable se fait, quand même, sentir chez les jeunes. De
nombreuses initiatives telles que les AMAP (Tresses et St Loubès
sont citées) constituent un soutien très important, malgré le
manque de militantisme de certains, et cette solidarité est un grand
réconfort pour ceux qui vivent cette précarité. La multiplication
de projets divers constitue une diversité intéressante qui
multiplie les circuits courts. Les collectivités locales commencent
aussi à proposer une demande à laquelle il est difficile de
répondre en raison des difficultés d'installation.
En
ce qui concerne Bernard, l'exploitation des légumes est limitée à
l'approvisionnement en eau dont il dispose et sur les deux activités
à Nérigean (maraichage et viticulture) le vin se vend mal et la
vente sert juste à éponger les dettes. De plus, tous le monde s'est
mis à faire du vin bio (vrai ou pas) et le marché s'est écroulé.
Il y a plus d'offre que de demande. C'est les légumes qui font vivre
la ferme.
La
soirée s'est terminée autour de petits plats apportés par chacun,
salé ou sucré : soupe de choux fleur, quiche aux céréales,
cake salé, pâté, pizza, gâteaux... etc.... Rien que des bons
trucs de saison. Comme on claquait des dents dans cette salle bien
fraiche, ce claquement n'a pas fonctionné qu'à vide.